Petite rivière sans histoire, il n’en a pas toujours ainsi : Au XVIIe siècle on y pratiquait le flottage, et il y avait même un port à Villette ! On pratique le flottage à «bûches perdues», uniquement en périodes de hautes eaux, car en temps normal son débit n’est pas suffisant pour ce genre d’activité.
Les hommes ont inventé une technique qui consistait à retenir l’eau à l’aide de barrages de terre et de bois distants les uns des autres en fonction des méandres de la rivière. Ces retenues permettaient le moment venu, lors des pluies de printemps et d’automne, de provoquer le «jet», c’est à dire de créer un courant important. Pour cela ils rompaient ces barrages entraînant de fait les bûches de bois. Ces ruptures étaient appelées des «éclusées». Aux endroits stratégiques, des personnes munies de perches équipées de crochets s’assuraient qu’aucune bûche ne restait bloquée et qu’il n’y avait pas d’embâcles. Mais, avant un nouveau flottage, il fallait remettre en état les barrages, nettoyer la rivière, rétrécir son lit par endroits pour augmenter la vitesse du courant. Ce bois était transporté jusqu’à Villette à proximité du pont routier, au port de réception. Il était destiné au chauffage de la population doloise. Les plus beaux arbres étaient acheminés par voitures tirées par des chevaux jusqu’à Parcey pour y être déposés sur la Loue et, de nouveau par flottage (les radeliers), expédiés jusqu’à Marseille pour la construction navale.