Les mottes féodales

Par extension on appelle ce ruisseau « La Mousse » et celui-ci aurait la particularité de ne jamais geler, ce qui expliquerait la position géographique du moulin de la Corre (ou de l'Accord). Des traces sur le cadastre montrent nettement que la main de l'homme est intervenue, en déviant son cours initial pour profiter de cet avantage ; en effet celui-ci était le dernier des 6 moulins sur la Clauge à fonctionner lors des hivers rudes.

"La Mousse", au sud ouest de la commune, c'est le nom des sources qui bouillonnent discrètement au fond de quelques cuvettes d'eau claire nichées dans des écrins de verdure.

Il est plus que probable que ces sources aient été une des raisons pour lesquelles un castel a été édifié en ce lieu. Si bien sûr il n'en reste rien, les sources continuent de bouillonner alimentant ainsi, non loin de là, la Clauge au niveau de l'ancienne voie ferrée - voie verte depuis 2019.


Ces sources ont été utilisées au cours des siècles puisque les dalles d'un lavoir encore visibles aujourd'hui témoignent sans conteste d'une activité domestique pérenne. De même on peut encore deviner une partie du système de dérivation de l'eau qui permettait de réguler le niveau du lavoir.

Certains archéologues mettent en doute la présence d'une motte féodale à la Préssagne, privilégiant le fait que la motte des Emards était en réalité plus importante que ce que l'on avait pu croire et que celle-ci englobait l'autre. C'est une (petite) querelle de spécialistes et nous nous garderons bien de porter un jugement.

Par contre l'étymologie du nom Préssagne ou Presseigne semble venir du latin « Pratum Sanguinis » qui signifie Prés de Sang et marquerait bien un champ de bataille.

Située à l'est de la motte de la Pressagne et derrière l'actuel cimetière, son origine proviendrait du nom d'une famille de nobles qui avait possédé ce fief. Il y avait en son centre un château-fort et il s'étendait sur une partie de Parrecey (Parcey). Il relevait directement du Comté de Bourgogne. Mais, comme le fief de la Préssagne, il fut anéanti en 1477 sous le règne de Louis XI.

Grâce à la prospection aérienne il a été établi en 1978 l'existence d'une autre motte très importante en superficie. Elle s'étendrait de la motte de la Mousse jusqu'au milieu du village actuel ce qui en ferait d'après les archéologues la plus grande des mottes féodales connues en Franche-Comté. Pourquoi basse cour ? Parce qu'on distinguerait distinctement un enclos circulaire au sein de cet espace, lequel enclos avait déjà été repéré sur un cadastre de 1812. Cette motte daterait du XIe ou XIIe siècle et aurait appartenu à des Comtes de Bourgogne qui avaient encore des possessions à Villette au XIIIe siècle.